NBA Draft 1996 : le coup de poker qui a envoyé Kobe Bryant aux Lakers

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Et si Vlade Divac était finalement le joueur le plus important de l'histoire récente des Lakers ? Les cinq derniers titres, le duo Kobe-Shaq, la tournée d'adieux du Black Mamba. Tout ça ne serait peut-être resté que de la fiction sans un petit coup de main du pivot serbe. 

Car Divac n'avait pas vraiment envie de participer à l'échange qui a envoyé Kobe Bryant chez les Lakers. Tout a débuté le 26 juin 1996, le Draft Day qui sera célébré par un coloris de la Kobe 11 le 28 avril. 

"Le matin de cette Draft, nous recevons un tuyau disant que les Hornets discutent d'un échange pour récupérer un pivot", racontait en 2014 Rick Bonnell, journaliste pour le Charlotte Observer. "En travaillant avec un journaliste du Los Angeles Times, nous avons compris que l'accord était le suivant : si Bryant était toujours là pour le 13e choix des Hornets, ils le sélectionneraient et l'échangeraient aux Lakers pour Divac."

L'idée pour les Lakers est de récupérer un joueur qui leur a tapé dans l'oeil, mais pas trop haut dans la Draft, afin que son salaire soit plus léger, et que la franchise dispose d'assez d'argent pour tenter de signer Shaquille O'Neal quelques semaines plus tard. 

Fausses pistes et manipulations

Pour que Bryant glisse dans la Draft et file à Los Angeles, son agent Arn Tellem a-t-il effectué quelques arrangements ? 

"Tellem n'a pas laissé certaines équipes - notamment les New Jersey Nets et les Hornets - tester Bryant avant la Draft", se souvient Bonnell.

Le plan a fonctionné, mais Divac a failli tout faire capoter.

Les choses se sont compliquées lorsque Divac a menacé de prendre sa retraite plutôt que de rejoindre les Hornets. J'ai demandé à Bob Bass, le manager des Hornets, ce qu'il aurait fait si Divac n'avait pas lâché. Il m'a dit qu'il aurait gardé Bryant.

Sauf que Divac a fini par capituler. Le 11 juillet, l'échange est finalisé. Une semaine plus tard, Shaquille O'Neal rejoint Bryant dans la Cité des Anges.

"Quelques semaines après le début de sa première saison, j'ai vu Bryant au Madison Square Garden, et je lui ai demandé ce qui se serait passé si Divac avait pris sa retraite. Il a souri et a dit qu'il aurait été un Hornet, que tout le reste n'était que du bluff."

Bryant s'arrange un peu avec la vérité

Il y a quelques semaines, Bryant avançait une histoire un peu différente. 

"Charlotte n'a jamais voulu de moi. Le coach Dave Cowens m'a dit qu'il ne me voulait pas", assurait-il à ESPN début avril.

Une version contredite par Cowens. 

"Je ne dirais jamais quelque chose comme ça à un joueur. Je ne le connaissais pas et il ne me connaissait pas. Ce n'était pas une question qu'il puisse jouer pour nous ou pas. C'est juste qu'un accord était déjà en place."

Dans son amour du dramatique, Bryant s'est peut-être inventé un ennemi. Car son arrivée à Los Angeles ne relevait visiblement pas vraiment du hasard, et seul Vlade Divac a failli lui barrer la route.

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